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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 22:47

BRAEBURN – WHITEHORSE.

 

Je me renseigne sur l’état de la piste. Les overflows habituels sont gelés et ne présentent aucun problème. Tant mieux. En route pour les derniers 160 km.

Les chiens connaissent bien la piste. Elle est aujourd’hui magnifique.

Il fait très chaud et dès que la température augmente, les chiens commencent à traîner.

Je prends 6 heures de pause à mi-chemin.

C’est dimanche et le long de ce trajet, nous croisons des gens à pied, en vélo, en traîneau et en motoneige. Tous nous encouragent.

Je crains que l’attelage niaise un peu en arrivant à Flat creek car c’est là que je me stationne habituellement. Ils passent tout droit non sans avoir scruté les alentours pour voir si le camion allait apparaître. Nous arrivons sur la rivière Takhini.

Là, je commence à sentir l’avoine. Je suis très contente d’arriver bientôt. Je chante aux chiens à tue-tête : «  Nous avons parcouru mille miles, de l’Alaska au Yukon. Nous avons glissé sur les rivières gelées, la Chena river, la Birch river, le fleuve Yukon, la Forty mile, la Stewart, La Pelly et la Takhiniiii….. Nous avons franchi des cols de montagnes, Rosebud Summit, Eagle summit, American summit, King Salomon et les Black Hilllls…… »

Plus j’avance, plus je pense à la satisfaction de finir, mais surtout, plus je pense à l’envie de refaire la course et pourquoi pas l’Iditarod…

Au pont de la Takhini, nous avons droit à un nouveau comité d’accueil. Des amis et connaissances sont venus nous encourager. Les chiens, en voyant tout ce monde et ces véhicules pensent qu’il s’agit d’un point de contrôle. Ils se demandent pourquoi je ne sors pas la balle de paille. Ils traînent en repartant de là.

Nous sommes maintenant à nouveau sur le fleuve Yukon. La piste longe le bord. La glace sur la rivière à l’air d’une patinoire en pente. Il nous faut rester sur la piste.

C’est donc bien loin Whitehorse! Nous avançons depuis 3 heures et nous sommes toujours en pleine brousse, pourtant c’est une ville de 25'000 habitants que je suis en train d’approcher. Il faut que je surveille mes pensées parce que j’ai remarqué que la petite Pluton adaptait son allure à ma propre motivation. Courage! Les chiens, nous arrivons! Soudainement après un contour à angle droit, nous voyons les lumières de la ville! Je lâche un cri de joie! Les chiens repartent d’un bon train. Je traverse encore 2 ou 3 glacis casse-pattes avant de rentrer dans Whitehorse vers Shipyard park. Je suis persuadée que l’arrivée est ici et je suis surprise de ne voir personne. J’imagine que Gilles, Françoise et Sophie ont eu un problème avec le camion. J’attache les chiens et vais voir. Non, il n’y a pas un chat là. C’est étrange. Du coup, je décide de longer le bord jusqu’à Main Street. De là, je téléphonerai à la maison!

Puis, je vois plein de lumières et beaucoup de monde qui s’agitent.  Nous venons de passer la banderole d’arrivée! Des journalistes, des caméramans,  le staff de la course, Gilles, Françoise, Sophie, mes amis de Whitehorse et beaucoup de monde sont là pour nous accueillir!

BRAVO ET MERCI Mr.X, PLUTON, APACHE, COCHISE, BAÏKAL, BANDIT,  CHEYENNE, BEIGE, LOLA, ARKELL  ET AUSSI  ATLIN, CARMACKS, BEAVER ET BIJOU. BEAU TRAVAIL. MERCI POUR LA COURSE ET AUSSI POUR TOUTE LA SAISON D’ENTRAÎNEMENT! 7800KM DE BONHEUR!

MERCI À TOUTES LES PERSONNES QUI NOUS ONT AIDÉ FINANCIÉREMENT ET UN IMMENSE MERCI À MON ÉQUIPE, GILLES, MON CONJOINT, JULIEN, GUIDE ET HANDLER, AURORE, HANDLER, FRANÇOISE ET SOPHIE, MES HANDLERS PENDANT LA COURSE QUI M’ONT AIDÉ TOUT AU LONG DE LA SAISON. JE REMERCIE AUSSI NICOLE QUI SUPPORTE MON ÉQUIPE DEPUIS DES ANNÉES.

Finalement, ce qui est le plus satisfaisant pour moi, c’est de voir l’état des chiens. Ils sont en forme et ne semblent pas arriver d’une course de 1600 km!  J’ai aussi fait tout l’entraînement moi-même et n’ai utilisé que des chiens que j’ai élevés.

En arrivant au Yukon, j’ai adopté 2 femelles de Jean-Paul Geoffrion,  un musher qui a participé plusieurs fois à la Yukon Quest et qui prenait sa retraite du sport. 12 chiens de mon équipe proviennent de ces femelles. Seulement Lola et Mr. X ont une origine différente. La mère à Mr. X vient de chez mon ami Paul Boudreau, le père est le fils de Kinox, une leader adoptée de mon amie Paule Schétagne. Lola est la chienne à Béatrice, mon amie qui est décédée du cancer il y a 2 ans. Les derniers mots de Béatrice : ‘’ Tu prendras Lola pour la Yukon Quest’’. Je suis donc très fière que Lola aie fini la course. Bien qu’elle soit née dans un chenil de chien de traîneau, elle avait passé ses 2 premières années comme chien de compagnie.

J’ai mis un peu plus de temps que prévu, surtout à cause des chaleurs de Bijou, mais avec un seul vrai leader depuis Circle, je n’ai pas voulu prendre trop de risques et brûler Mr.X. j’avais entraîné 6 autres chiens pour aller en avant avec Mr.X. À l’entraînement, ils étaient toujours très motivés. À la course, j’ai dû faire souvent des rotations, mais ils sont jeunes et vont s’améliorer.

 

POUR LA SAISON 2013, NOUS SOMMES INSCRITS À LA YUKON QUEST 300 (500km). Le Départ a lieu le 2 février 2013 à Whitehorse, à 15h.

 

Picture-022.jpg

Le dernier snack.    The last snack.

 

_DSC2630.JPG    Le dernier contrôle du matériel.

   The last mandatory gear checking.

 

 

DSC2643

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                     Mr. X, Françoise, Sophie.

 

 

 

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With Josée and Lola.                         Avec Josée et Lola.

 

 

 

 

BRAEBURN – WHITEHORSE.

 

I ask about the trail and everybody tells me that it is good.  The overflows are frozen. Fortunately! Let’s go for the last 160 km.

The dogs know the trail. Today it’s beautiful but very warm. The dogs slow down.  At about half way, we take a 6 hours brake.

We are Sunday and all the day long, we meet people on foot, on bicycle, by snowmobile, by dogsled. They all cheer us.

I am a little bit worried about passing at Flat Creek, where I usually park my vehicle because the dogs will probably look after it and slow down. Effectively, they watch every vehicle, listen to every motor sound! We go on and arrive on the Takhini River.

Now, I realize that we will arrive soon. I sing at the top of my voice: ‘’We ran a thousand miles, we ran on Chena River, on Birch Creek, on Yukon River, the Forty miles, the Stewart River, the Pelly and the Takhiniiiii, we crossed passes and mountains, Rosebud summit, Eagle summit, American summit, King Salomon and the Black Hiiiils...”

More we are near the end, more I think how it will be satisfying to finish. Also, I think to run again the Yukon Quest and why not the Iditarod.

At Takhini Bridge, many people are here to welcome us and the Russian team behind me.

The dogs, seeing people and trucks, think that we are in a check point. They slow down and watch me asking why I don’t give them a meal and some straw.

We are again on the Yukon River, the trail is on the embankment because the river is like a ice rink. It’s better to stay on the trail.

Whitehorse is so far. We are moving for more than 3 hours now. We are still in the bush. Whitehorse is a city of 25000 people and I see nothing. Oh, I have to keep the control of my mind, because I learned that Pluton, my new leader, is catching the same mind than me, so, I have to stay with a high spirit. Ok, my friends, we will arrive soon. Suddenly, after a curve, I see the lights of Whitehorse. I yell for joy! The dogs are so surprised that they speed up. We cross 2 tricky glare ice areas and we arrive in Shipyard Park, Whitehorse, where the arrival should be. I am so surprised that Gilles, my husband and my handlers are not here. Maybe the truck is broken. I stop the sled and I go to see. Nobody is around. I decide to go to Main Street by dogsled then I will find a phone to call home.

Suddenly, I see many lights, many people! I am crossing the arrival banner! Journalists, cameraman, Yukon quest staff, Gilles, Françoise, Sophie, my friends from Whitehorse and many people are here to welcome us.

CONGRATULATIONS AND THANK YOU, Mr. X, PLUTON, APACHE, COCHISE, CHEYENNE, BAIKAL, LOLA, BEIGE, ARKELL, BANDIT AND ALSO BIJOU, BEAVER, ATLIN AND CARMACKS. GOOD JOB. I THANK YOU FOR THE RACE AND FOR ALL THE TRAINING RUN. IT WAS 7800 KM OF HAPPYNESS.

THANK YOU TO ALL THE PEOPLE THAT HELP ME TO GET THE MONEY.

A HUGE THANK YOU TO MY TEAM : Gilles, my husband, Julien who guides the customers and takes care of the other dogs in the kennel, Aurore, handler during the race, Françoise and Sophie, handlers during the race. They help me hard during all the season.  I thank also Nicole who is supporting my team since many years.

Finally, the most satisfying for me is to see how my dogs are. They look great and don’t appear to arrive from a 1600 km journey. Also, I made all the training myself and I raised all the team.

 

 When I arrived in Yukon I got two females from Paul Geoffrion, a Yukon Quest musher who was retiring from mushing. 12 dogs of my team come from these 2 females. Only Mr. X and Lola come from a different place. Mr. X is born in my kennel. The mother’s owner is my friend Paul Boudreau and the father is Viking, Kinox’s son, the leader of Paule Schetagne, my friend. I adopt Lola from my friend Béatrice who died of cancer 2 years ago. Her last words were : ‘’Lola should run the Yukon Quest with you!’’

 We took a little bit more time than previous due to Bijou in heat. I also had only one real leader, Mr. X. I didn’t want to burn him out. I trained 6 other dogs to lead. They were highly motivated during training. During the race, I made many changes. They are young. They will improve.

 

FOR 2013, WE REGISTERED FOR THE YUKON QUEST 300, THE DEPARTURE DATE IS FEBRUARY 2ND, AT 3 PM, IN WHITEHORSE.

 

 

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Published by marcelle-fressineau
7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 19:37

CARMACKS – BRAEBURN

 

De 2005, je ne garde pas un bon souvenir de la partie Carmacks – Frank lake : Ces petites montées et descentes raides, les virages à l’équerre en bas de chaque descente, les forêts brulées ou j’avais l’impression que les troncs sortaient du bois pour me barrer le passage et bien sûr, les overflows.

Aujourd’hui, cela se passe bien. Il me semble que depuis 2005, ils ont coupé quelques troncs dangereux, ils ont fait un remarquable travail de balisage et il y a aussi beaucoup plus de neige. Cela fait quelques racines et souches en moins.

Nous prenons notre pause après Chain of lakes.

La surprise, c’est quand nous arrivons au chalet Coghlan. Les chiens, qui sont déjà venu là, entendent japper. Ils sont donc certains que nous arrivons dans un point de contrôle. Ils ont déjà reçu de la paille et de la bouffe ici! Inutile de dire qu’ils n’ont pas envie de continuer. Et moi, je n’ai pas l’intention de m’arrêter si près de Braeburn. Il ne reste que 30 km. Nous repartons à 2 km/h jusqu’à la sortie du lac.

Plus nous approchons de Braeburn, plus la motivation revient.

Je croise un couple en ski et juste avant le point de contrôle, mon amie Josée est là au bord de la piste ! En arrivant à Braeburn, j’ai la surprise de voir tout un comité d’accueil. Beaucoup d’amis de Whitehorse sont là, en plus de Françoise et Sophie. C’est très réconfortant.

Nous avons un arrêt obligatoire de 8 heures. Cela me donne le temps de m’occuper des chiens, de m’empiffrer d’un hamburger géant avec mes amis et de faire une bonne sieste.

Les aurores boréales sont au rendez-vous et je pense que nous sommes samedi soir. C’est le banquet d’arrivée de la Quest à Whitehorse!

 

DSC2515

We arrive in Braeburn. L'arrivée à Braeburn.

 

 

 

DSC2533  Est-ce que la bouffe et la paille arrive bientôt ?

Did the food and straw is arriving soon ?

Mr. X + Pluton.

 

 

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 Moi, j'ai un bon coussin! Me, I get a good pillow!

Lola.

 

 

DORY_20120218_6196.jpg

Des fans...    Some fans...

 

 

 

DSC2561 Hamburger géant de Braeburn.

        Giant hamburger from Braeburn.

 

 

DSC2563

Sophie aussi se régale. 

Sophie likes it too.

 

DSC2576 Une belle nuit d'aurores boréales.

Beautiful night with northern lights.

 

 

CARMACKS – BRAEBURN.

 

From 2005, I don’t keep a good feeling from the part Carmacks to Frank Lake, specially the ping pong alley, small and steep hills with sharp turns down every hill and the burnt forest where I hallucinated that the burnt logs jumped out of the forest to get in my way and of course, the overflows.

Right now, it’s ok. They cut some trees, they put more markers to advise dangerous curves. The snow cover is deeper. It hides the roots and stumps on the trail.

We take a brake after Chain of lakes.

The surprise is when we arrive at Coghlan cabin. My dogs know the cabin. They ear dogs barking! They think we are at a check point. They already got food and straw here! They want to stay here. But me, I don’t. We are at only 30 km from Braeburn. I try to convince my team to go on. They do, but they are very slow. When we approach Braeburn, they speed up. We meet a couple travelling by ski. Then, not far from the check point, my friend Josée is here to welcome us!

When we arrive in Braeburn, I am so surprised to see so many friends. They came from Whitehorse to cheering us! And of course, Françoise and Sophie!  It’s a good feeling.

There is an 8 hours mandatory layover.  I have enough time to take care of the dogs, to eat a giant hamburger with my friends and to take a good nap.

The northern lights are dancing in the sky and I am thinking that we are Saturday evening and it is the Quest banquet in Whitehorse!

 

 

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Published by marcelle-fressineau
6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 21:41

PELLY-CROSSING  - CARMACKS

 

À Pelly, on me montre une vidéo d’attelages pataugeant dans les overflows avant Mc Cabe. Les chiens font de la natation et le musher prend son bain! Ça promet.

Je repars donc de Pelly avec 10 chiens.

Mr. X et moi connaissons la piste. Nous traversons des lacs magnifiques au coucher de soleil, des forêts de bois brûlés et les overflows. Finalement, je suis chanceuse. Le fait que des attelages aient brassé là-dedans, cela a durci à nouveau. Je ne me mouille même pas les doigts de pieds. Je crains un peu la traversée de la grande route avant la ferme de Mc Cabe. Quand il n’y a plus de bénévole cela peut être dangereux. Espérons qu’il n’y ait pas de circulation. Là aussi, je peux dire ouf! La piste passe maintenant sous la route dans un ponceau. Là, je suis contente de ne mesurer que 160 cm car l’eau à monté, gelé, monté et gelé à nouveau. Je passe tout juste sans me faire arracher le bonnet.

Des clôtures et des chevaux m’indiquent que nous arrivons à la ferme. C’est environ 21h.Tout est désert. Je ne me souviens plus d’où repart la piste. Par contre, je me souviens que c’était sportif. J’attache mon traîneau à une barrière et vais voir à pied jusqu’au premier virage.  Excellente idée. Cela vire à 90 degrés. J’installe les chiens dans la paille, fond de la neige pour leur repas et  le mien. Je décide de repartir à 23h30. Je suis en train de manger quand le fermier arrive accompagné d’une personne. Ils veulent que je rentre dans le garage. Ils chauffent le poêle malgré que je leur dise que je vais repartir. Ils veulent que j’aille manger chez eux. Ils sont vraiment très sympathiques. Lui me demande pourquoi mes handlers ne sont pas là. Je lui réponds qu’on ne les a pas autorisées à venir. Il maugrée après le Quest en me disant que ce n’était pas lui qui avait instauré cette nouvelle politique. Il me dit accueillir tout le monde et que les véhicules ne le dérangent pas.  

Pour leur faire plaisir, je rentre dans le garage, m’installe près du poêle et continue de manger mon repas tout en regardant la pendule : 11h20. Il faut que je me dépêche. Mon dieu qu’il fait chaud. Mes paupières s’alourdissent. Je m’assoupis quelques minutes. Quelques instants plus tard, je me réveille en sursaut! J’ai toujours ma cuillère dans la main, mon plat de nouilles sur les genoux. Je regarde l’heure : Minuit et demi! Je bondis dehors, enfile les booties et recharge le traîneau. En pensant au premier virage, je n’attache pas les chiens à l’arrière du harnais pour diminuer la puissance au décollage.

Les 50 km jusqu’à Carmacks, je lutte contre le sommeil. Nous plongeons sur le Yukon, ensuite, nous grimpons à nouveau dans la forêt sur une piste longue et monotone. 20 km avant Carmacks, nous arrivons sur une route non déneigée, sur les hauteurs. C’est rempli de traces d’animaux. Cela donne parfois un coup d’accélérateur à l’attelage.

La route est plutôt en descendant et je finis par arriver à Carmacks. Il y a plusieurs traversées de route dans le village. J’essaie d’être prudente. Il ne faut pas que l’attelage s’embarque sur une route. Finalement, j’arrive sur le Yukon. De l’autre côté du village, j’aperçois un véhicule orange! C’est le point de contrôle.

Françoise et Sophie m’accueillent chaleureusement. Elles ont quelques problèmes avec la concierge qui n’a pas voulu qu’elles s’installent dans le centre communautaire, mais elles ont rencontré un gars sympa qui leur a payé l’hôtel.

Moi, je n’ai pas de problème pour rentrer dans le centre et me reposer quelques heures.

Les chiens sont tous en forme.

 DORY 20120218 6175

La paille pour mes amis. Straw for my friends.

 


 

_DSC2483-copie-1.JPG

Cochise

 

 

DORY 20120218 6194

4 x par jour x 4 pattes x 10 ou 14 chiens...

4 times a day by 4 legs by 10 or 14 dogs...

 

 


PELLY-CARMACKS

 

In Pelly, somebody shows me a movie from some other Yukon Quest teams crossing the overflows before Mc Cabe. The dogs are almost swimming and the mushers are taking a bath!

That’s going to be fun!

I leave Pelly with 10 dogs. Mr. X and myself know the trail. The first part is beautiful. We run on lakes during the sunset. We travel also through some burnt forest, then, we arrive at the overflow area. Finally, I am lucky. The other teams mixed so much this slush that now, it is hard frozen. I stay dry and the dogs too.

I am afraid about crossing the highway near the farm because when volunteers are not here, it could be dangerous. But there is no problem because now the trail crosses the road under a bridge. I am happy to be only 5’3’’ otherwise I would have lost my hat because the ice is so high under the bridge.

It’s 9 pm when we arrive at Mc Cabe farm. The dog drop is closed. Nobody is here. I park the team and I go to see where is the trail to Carmacks because I remember from last time about a sharp turn. It’s a good idea. The sharp turn is still there.Now, I will be able to anticipate.

The dogs eat well then they take a rest in their straw bed. I am cooking for myself when the owners come. They are very friendly in spite of the time. It’s quite late, about 10 pm. They make a fire in their furnace in their garage. They offer me a meal at their home. I don’t accept. I am ashamed to disturb them so late and my meal is ready. They tell me that if I need anything, I have to ask them. They are so kind. The man explains to me that it was not his initiative to not let the handlers and other cars to come here. He tells me that everybody is welcomed.

I go in the garage, take a seat near the furnace and eat my lunch. The watch on the wall indicates 11h20. In 15 minutes, I plan to go outside. I am eating and feeling so sleepy! My eyes are closing. They open again. I looked at the watch: 12h30! My God! I still have my spoon in one hand and my noodles meal on my knees!

I hurry up, put the booties on and load the sled. Thinking about the first curve, I don’t put the tuglines right now. I wait after this turn, so the power of my team is reduced.

During the next 50 km to Carmacks, I fight against sleep, a hard fight.

We go down to the Yukon River, then we follow a forest trail. It is long and quite boring.

20 km before Carmacks, we arrive on a road not open during winter. It is a snowmobile trail. We are on the hill. We see many animal tracks. Some are very recent. It gives a boost to the team.

We are going down and finally we arrive in Carmacks. We cross several roads in the village and we arrive in the Yukon again. The other side of the village, I see an orange vehicle. It should be mine! Yes, it is the check point. We receive a warm welcome from Françoise and Sophie.

They were not allowed to go inside the building, but they met a nice guy. He paid for their hotel room.

Me, I can go inside, but first, I take care of the dogs. I am happy because they are in good shape and they eat well.

I take a nap for a few hours. 

 

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Published by marcelle-fressineau
29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 09:36

DAWSON – PELLY

 

Le matin, je constate que Beaver n’a pas son entrain habituel. Je demande à la vétérinaire de l’examiner. Il a de la température. Elle me dit qu’il a dû attraper un petit virus. Je le confie à mes handlers car je ne veux pas prendre le risque que Beaver se sente plus mal.

Avant de partir, un officiel vient me demander si je veux partir quand même, malgré que la cabane de Scroggie et celle de Stepping stone seront fermées et sans vétérinaire et sans possibilité de laisser un chien blessé. Il m’explique aussi que les points de contrôle de Pelly Crossing, Carmacks et Braeburn seront fermés. Je pourrai néanmoins récupérer mes sacs de ravitaillement. La question ne se pose même pas car j’ai encore 12 chiens en forme.

Peu après la sortie de Dawson,  nous commençons à monter tranquillement en direction de King Salomon. La température est plutôt douce. Mon traîneau est énormément chargé pour cette longue étape. C’est long. Au sommet, il n’y a plus que quelques arbres rabougris. Le vent a soufflé, mais on voit encore la piste. C’est en devers et je n’arrive pas toujours à contrebalancer mon gros chargement de 100kg avec mon poids de 50 kg. Je dérape quelquefois et dois décharger mon traîneau pour le remettre sur la piste.

Après le King, nous nous attaquons aux Black Hills. C’est vrai que c’est pire car on ne voit pas le bout, des collines et encore des collines. Lors de la première descente, je constate qu’Atlin boîte. Après vérification, il a une petite douleur à l’épaule. Je décide de l’embarquer dans le traîneau. Il s’y installe confortablement.  Je vais le charrier pour les 300 km restants jusqu’à Pelly Crossing. Avec le recul, je suis contente car sa blessure était mineure et il n’a eu aucune séquelle. Sur le moment, je dois m’adapter à ce poids supplémentaire non négligeable. C’est  pénible dans les montées. Je dois faire attention sur les overflows, les glacis et les endroits techniques. Il ne faut pas que je renverse mon traîneau.

Après des heures dans les Black Hills, je prends une pause en plein soleil et en pleine chaleur. Je vais attendre que la température fraîchisse pour continuer. Come d’habitude, je suis seule au milieu de nulle part. Tout à coup, j’entends le bruit d’un moteur de motoneige!

C’est le photographe que j’ai déjà vu à la sortie de Circle. Il est inquiet pour moi et Michael car en bas les Black Hills nous suivons une ligne de trappe. Un lynx est pris dans un piège et se trouve au milieu de la piste. Que va-t-il se passer avec nos attelages ? Il me précise qu’il a signalé l’endroit avec des branches. Il dit aussi que la cabane de Scroggie est ouverte et que les gens nous attendent, Michael et moi. Voilà au moins une bonne nouvelle.  

Je repars en pensant au lynx. Il est pris par une patte. Un lynx paniqué et furieux peut être capable de griffer ou mordre méchamment un chien. Surtout si l’attelage se jette dessus.

En descendant les Black hills, je constate que c’est assez raide. J’imagine que dans l’autre sens cette montée doit être longue et pénible. En bas, la piste passe près de chantiers de mines. C’est assez sinistre. Puis, nous arrivons sur la piste du trappeur. Je suis inquiète et je surveille les branches avec attention. Tout à coup, je la vois, mais les chiens ont accéléré avant que j’aie le temps de  réagir. Le lynx est sur le bord du chemin. Il nous voit et essaie de sauter en dehors de la piste. Quelle bonne idée. Au même moment, je donne l’ordre à M. X de foncer en avant. Ce chat ne l’inspire pas du tout et il fonce tête baissée droit devant lui en évitant le lynx. Ouf!

 Merci M. X.

Le motoneigiste m’a dit que La cabane de Scroggie n’est pas loin. Il doit rester environ 12 km. Nous continuons sur la piste dans la forêt puis nous embarquons sur la rivière Stewart. C’est au moment du coucher du soleil et je me régale d’un magnifique paysage.

J’arrive de nuit à la cabane et j ai failli la manquer. Je crois que c’est ce qui est arrivé à Michael, le musher qui est derrière moi. Tout à l’air calme et désert. Mais comme je vois des motoneiges, j’imagine que les gardiens sont encore là. Il fait froid et humide. J’ai de la paille et il y en a beaucoup ici.  J’installe les chiens et m’occupent d’eux.

Trois personnes sont installées dans la cabane, le couple de gardiens et un Allemand. Il me dit avoir participé à l’Arctic Ultra. C’est une course à pied ou à vélo ou à ski sur la piste de la Yukon Quest, quelques jours après. Les conditions sont souvent difficiles. Nous les mushers, nous sommes équipés contre le froid et nous avons de l’équipement dans notre traîneau en cas de pépin. Les gardiens me préparent à manger et m’offre un matelas.  J’apprécie beaucoup leur accueil et le fait qu’ils nous aient attendus, Michael et moi.

Je prends quelques heures de repos. Avant de partir, je demande l’état de la piste. Quelques glacis, autrement, rien de spécial. D’abord, on longe la rivière Scroggie, ensuite, c’est de nouveau la montée pendant la première partie du trajet, puis cela redescend lentement. Il nous reste 113 km jusqu’à Stepping Stone qui se trouve près de la rivière Pelly.

Après quelques heures de montée, je pense que nous ne sommes pas loin du sommet car les arbres se raréfient. Soudainement, les chiens accélèrent. Il semble motivés par un gibier…Un magnifique loup gris traverse la piste! Moi aussi, cela me réveille! Quel beau spectacle!

Je prends une pause et fais un petit feu. Les loups, j’adore, mais la piste est pleine de traces. Ils ont visiblement suivi la piste pour ramasser les innombrables restes laissés par les autres mushers. J’aimerais mieux que cette meute ne me suive pas trop longtemps!

La descente sur Stepping est longue, mais cela passe assez vite. Là encore, il y a de nombreuses traces d’animaux, surtout d’orignal.  Les chiens ont la truffe collée sur la piste. Bandit plonge dans la neige et ressort avec un jarret d’orignal! Arrêt d’urgence! L’objet est confisqué pour éviter les jalousies et les chicanes.

Après la descente, je vois des bâtisses. Je connais cet endroit. Ce n’est pas loin de Pelly Farm. Nous arrivons sur la rivière et finalement à la cabane de Stepping Stone. L’accueil est toujours aussi chaleureux. Là aussi, j’apprécie grandement qu’ils nous aient attendus. Carole, la propriétaire a hâte de voir les chiens de l’attelage de l’Inuit Russe. On me prépare de l’eau pour les chiens et de la lasagne pour moi. Après ce repos, je repars de nuit sur la rivière Pelly. Il reste 50 km jusqu’au village de Pelly Crossing. Je garde un mauvais souvenir de cette rivière pleine de blocs de glace. Cette année, ce n’est pas si pire.  Une bonne partie de la rivière est plate. Il se met à neiger. Dans le faisceau de la lampe frontale, je ne distingue plus grand-chose. Les traces s’estompent petit à petit. Pendant au moins 20 km, j’admire Mr. X qui suit parfaitement la piste, même invisible. Finalement, la neige cesse et la piste réapparaît. Le jour se lève. Je connais bien les environs de Pelly Crossing et cela me motive. Je repère mon camion orange de loin! Françoise et Sophie m’accueille! Cela fait plaisir! Je suis contente d’être là. Les grosses étapes et les grosses difficultés sont maintenant derrière nous. Le centre communautaire est ouvert. Je peux prendre de l’eau pour les chiens, utiliser la cuisine et me reposer.

Je vais pouvoir déposer Atlin. Après ses 300 km dans le traîneau, il ne semble pas trop fatigué. Je vais aussi déposer Carmack. Il a eu la diarrhée. Il a besoin de plus de repos.

 

 Dawson

Le contrôle en arrivant à Dawson. The check in, in Dawson.

 

 

P1010183 King Salomon.

 

 

 

P1010191

  Atlin and my loaded sled. Atlin dans mon traîneau chargé.

 

 

 

P1010187 Overflow.

 

 

 

DSC2472 Pelly Crossing avec un sac de bouffe pour les chiens.

Pelly Crossing with dog food.

 

 

 

DSC2473

      Je nourris l'équipe. I feed the dogs.

 

 

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  Pluton.

 

 

DSC2480

Baïkal.

 

 

 

DSC2482

Arkell.

 

 

 

DSC2481

L'équipe au repos. My team resting.

 

DSC2492 Nous repartons de Pelly. We are leaving Pelly.

 

 

 

DAWSON –PELLY.

 

Next morning, I notice that Beaver is not as happy than usual. I ask to the veterinary to check him. He has temperature. He probably caught a virus. I decide to let him here to my handlers.

Before I start, a race official asks me if I want still go because the dog drops will be closed,  Scroggie cabin and Stepping Stone cabin will be closed when I will arrive and the check points, like Pelly and Carmacks will be closed.  My dog food and other gears will be available in check points, but the veterinaries will not be there anymore. I still have 12 good dogs. I have no reason to scratch.

Not far after Dawson, the climb to King Salomon begins. The temperature is warm and my sled is heavily loaded. We move slowly. On top, the trees are scarces and scrubby. The wind was blowing and packed the snow. The trail is slanting down. It is not easy for my 115 pounds to balance my sled waiting more than 200 pounds. Sometimes, the sled fall down and I have to empty it, to put it again on the trail and to pack again.

After The King, we attempt the climb of the Black Hills. That’s true that is more difficult. It is less steep, but we climb one hill after another one. It seems endless.

During the first downhill, Atlin is limping. I check. His shoulder is painful. I decide to take him on my sled. He finds a comfortable spot and looks happy. I will carry him for 300 km. It is considerable with a so heavy sled, but, with hindsight, I am happy to have done it. His pain didn’t become worse and he recovered well. But right now, I have to deal with. It slowing us in up hills and I have to take more care and to avoid overturn in down hills, sharp turns, glaciers and overflows.

After hours in the Black Hills, we take a rest. It’s sunny and warm. We are alone in the middle of nowhere as usual. Suddenly, I hear a snowmobile noise. Effectively, after a while, a snowmobile arrives. I think that it should be a trapper. No, the snowmobiler is the photograph I saw when we left Circle. He asks permission to take picture and explain me that down the hills, in the trap line, he saw a lynx caught in a trap in the middle of the trail. He is very worry about the meeting between this cat and the dogs. Me too!!! He tells me that he put a branch across the trail as a sign. He tells me that Scroggie cabin is open. They are waiting for my team and for the Russian Inuit team.  This is a good new.

We go on. I am thinking about the lynx. He should be caught in the trap by one of his front leg. With the other, he should injure a dog if the team would be too close. I already saw a panicked cat in a veterinary clinic, it was not fun...

We go down the Black Hills. I realise how steep it is. It should be hard in the other way, Whitehorse-Dawson, too.  Down in the valley, we are going through mine sites. It’s bleak.

We arrive in the trap line. I am quite nervous. After a while, I see the branch. At the same time, the dogs accelerate suddenly so strongly that I cannot brake. The lynx is here, but he jumps near the forest when he sees us. Good idea. I have only one alternative. It is to order to the dogs to go ahead. Mr. X, my leader, doesn’t like this situation. He runs away very fast carrying away all the team avoiding the lynx. Thank you, Mr. X !

After the trap line, we arrive on Stewart River. It is the sunset. I admire the beautiful colors.

It’s dark when we arrive at the cabin. It is so quiet! I am not sure if it is still open but I see snowmobiles. It means that somebody is here. It is cold and damp. I have straw and I find a lot here, so the dogs will be comfortable to take their rest.

3 people are in the cabin, a couple, the cabin owners and a German guy. He told me that he already ran the Arctic Ultra. This is a tough long distance race by ski or foot or bicycle on the Yukon Quest trail a few days after the race. They usually have harsh weather conditions and ourselves, the mushers, we can take enough gear to be comfortable. The owners prepare food for me and lend me a mattress. I appreciate a lot and also because they have waited for me and Michael. I stay a few hours.

Before leaving, I ask about the trail. It is quite good, maybe some overflows and glaciers. The first part of the trail follows the Scroggie River, then the trail is up hill again for half way, then downhill. Before the cabin, we arrive on the Pelly River.  It is a 113 km run to Stepping stone.

After a few hours we arrive near the top. Suddenly, the team speed up. I am thinking about a rabbit as I saw so many tracks, but it’s a wolf, a beautiful grey wolf. What’s an amazing sight!

It’s time for a break. I decide to make a little fire. I love wolves, but if they are on the trail now, it is because they follow the Yukon Quest teams. They leave an incredible amount of dog food and snacks on the trail.  I appreciate if this wolf pack is not too near of me.

The way down to Stepping Stone is long, but I don’t feel it. It is a beautiful forest with so many animal tracks. Suddenly, Bandit takes a dive into the snow. He emerges with a moose hock! I have to jump on it and steel that because the other team mates are quite jealous. I don’t want a fight here.

After the downhill, I see cabins. I know that we are not far from Pelly Farm. We arrive on the river and finally, at Stepping Stone.

Here, they are still so welcoming. I also appreciate that they wait for us! Carole, the owner can’t wait to see the Inuit team. I can get water for the dogs. I give them some straw for bedding and a good meal. Carole cooked delicious lasagna. I eat and take a short rest.

Then I pack again and put Atlin into the sled. It is the night when I start on the Pelly River. I have a bad memory of the river about the jumbled ice, but this year, it is not so bad. It’s snowing. After a while, I don’t see anything, no tracks, nothing. During about 20 km, I admire Mr. X following perfectly the trail even that he doesn’t see it. Then, it stops snowing and I can see again. It’s sunrise. I approach Pelly Crossing. I am motivated. I can see my orange truck from far away!

Françoise and Sophie welcome us. We are happy to arrive. Now, the big stages and the big difficulties are behind. The community center is open. I can get some water for the dogs and I can prepare food for me.  We take a rest.

I drop Atlin here. He doesn’t look too tired after 300 km into the sled. I drop also Carmack. He got a diarrhea. He needs more rest to recover.

 

 

 

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Published by marcelle-fressineau
17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 14:51

Je reviens d'un séjour en forêt pour la cueillette de morilles. J'en ai à vendre. (Au Canada, seulement).

 

I come back from the bush. I went there for morels picking. I have a few for sale. (Au Canada, seulement). 

Lapremière. The first.   La première. The first one.

Miam, delicious.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mmmh, delicious....

 

 

 

 

 

Nettoyage. Cleaning.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nettoyage. Cleaning.

 

 

Séchoir improvisé. Improvised dryer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Séchoir improvisé. Improvised dryer.

 

 

 

 

 


Travail salissant. dirty job.Travail salissant, en effet, au Yukon, les morilles poussent en grand nombre après les feux de forêt.

Dirty job because in Yukon, the morels grow after a forest fire.

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Published by marcelle-fressineau
16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 20:44

EAGLE -DAWSON

 

Avant le départ, on m’avertit que certains glaciers après American Summit pourraient être infranchissables car ils sont en pente et aboutissent dans un ravin…

Il y a encore un concurrent derrière moi, c’est rassurant mais d’un autre côté, il peut faire demi-tour. Il ne faut pas que je m’y fie. Les autres m’ont pris 24 heures. Les chiens n’auront plus de motivation de course et moi non plus d’ailleurs. Par contre, cela va être un autre défi. Celui de continuer mon voyage en solitaire dans ces immensités.

Je pars dans la bonne direction, mais ne voyant pas de balise, je fais un demi-tour en pleine pente pour retourner au point de contrôle. On me confirme que c’était la bonne direction. D’habitude, quand on sort du point de contrôle, il y a des balises à chaque carrefour. Ici, rien. Bien sûr, c’évident. American summit doit être en haut…

La montée se passe bien. Je réussis à slalomer par-dessus un glacier sans me fracasser en bas du talus. Toute la partie au-dessus de la végétation est pénible car la piste est recouverte d’une fine couche de glace en pente. J’essaie de garder l’équilibre, mais ce n’est pas facile avec le traîneau qui fait plus du double de mon poids. Je franchis le sommet de nuit et cela me paraît un peu sinistre.

J’arrive enfin à un des glaciers qu’on m’a signalé. En effet, la piste disparaît sous une épaisse couche de glace. L’eau à coulé de la montagne et dévale de l’autre côté du chemin en formant une patinoire inclinée à 45 degré et terminant sa course en bas un ravin. Je n’ai pas le choix. Il faut que je me taille des marches à l’aide de ma hache. Les chiens en profitent pour faire une sieste. D’abord, il faut que je reste en équilibre. C’est tellement glissant que je me retrouve souvent sur le derrière. Ce n’est pas long, peut-être 20 m, mais cela me prend pas mal de temps. Je suis toute contente quand j’arrive enfin de l’autre côté avec les chiens sans avoir dû remonter le traîneau en haut un monstre ravin. Ma joie est de courte durée. Je me retrouve vite face au deuxième glacier infranchissable. Il est plus long, mais moins pentu. Je vais voir à pied. Là, je tiens en équilibre. Les chiens passeraient sans problème, mais par contre pas le traîneau chargé. Je vide le traîneau et traverse le glacier. Ensuite, je vais rechercher à pied tout mon chargement en plusieurs voyages pendant que les chiens m’attendent sagement de l’autre côté et pendant que les aurores boréales multicolores dansent au-dessus de ma tête.

Je suis crevée, mais il ne faut pas que je m’arrête déjà là. J’avais planifié de camper au pont de la rivière forty mile. J’en suis encore très loin. La piste suit une route minière très vallonnée. On descend, on remonte. On descend, on remonte. Pendant des heures. C’est assez dur pour les chiens. Finalement, je m’arrête 30 km avant le pont. La pause habituelle de 5 heures.

Juste avant le pont, il y a un bled de 2 maisons, une vraie route verglacée, un pick up qui roule sur la route,  une dame marche sur le bord. Soudainement, 6 gros chiens surgissent du bois et foncent sur mon attelage. La dame tombe en crise d’hystérie. Je ne sais pas si elle a peur pour ses chiens ou les miens… Finalement le gars en pick up intervient et fonce sur les autres chiens pour que je puisse passer…

En passant sur le pont, je vois la piste en-dessous sur la rivière! J’imagine un méchant contour à 180 degrés. J’attache le traîneau au parapet du pont et vais voir à pied. Je m’en félicite. C’est pire que ce que je pensais. En plus du 180 degrés, cela descend raide et il n’y a plus de neige, seulement de la roche! Je détache les chiens au harnais, nous passons sans dommage.

Nous sommes sur la rivière Forty Mile. C’est vraiment spécial et je suis contente qu’il ne fasse pas moins 40! À peine dix minutes que nous avançons que je sens la température descendre de 15 degrés! C’est très humide. Il faut dire que la rivière est encaissée entre des parois de roches.

J’hallucine complètement sur ce trajet. Mais, un moment donné, j’ai vu une chose bien réelle :

Au milieu de rien du tout, dans cette ambiance très sauvage, je vois 2 immenses drapeaux plantés dans la neige autour d’une chaise! La frontière!  En avant à la maison! Nous sommes au Canada!  

La rivière méandre. C’est long. Parfois, j’ai l’impression que nous montons ou descendons. L’immensité m’impressionne!

Enfin nous rejoignons le fleuve et la cabane de Forty Mile. C’est très agréable d’être accueillis par Sébastien qui me réchauffe un ragout d’orignal et me prête un bon matelas. Cela fait du bien. Les chiens mangent bien. Ils se détachent et s’amusent. Preuve qu’ils ont encore de la réserve.

Je connais le trajet et 8 chiens aussi car nous avons fait la course Percy de Wolf qui passe ici et rejoint Dawson. La piste est belle. Les zones habituelles d’overflow  (eau par-dessus la glace) sont gelées. Je suis relaxe et tout se passe bien. Le trajet est de 80 km et même un peu plus quand on fait le détour par le bois comme c’est le cas. Je suis surprise de voir que Pluton a décidé de donner un coup de main à Mr. X car elle n’était pas à la course de la Percy.

Je suis ravie d’arriver à Dawson avec mes 13 chiens en forme.

Le campement pour les chiens préparé par Gilles et la girlteam (Françoise, Sophie et Aurore) est super.  J’arrive le soir. C’est parfait pour un 36 heures d’arrêt obligatoire. Je pourrai dormir 2 vraies nuits. Le musher Jean-Denis Britten qui habite Dawson vient prêter main forte à mon équipe pour prendre soin des chiens. Je le remercie mille fois. Il nous aide à retaper les chiens, il les masse et les nourrit à volonté et il m’encourage. J’ai un bon moral, mais parfois, le fait d’être 24 heures derrière les autres derniers, m’inquiètent. Je me soucie de la montagne de King Salomon et des Blacks Hills. Certains mushers disent que c’est la pire partie de la course. Une fois que je serai à Stepping Stone, je connais à nouveau la piste et Mr. X aussi.

 

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sur la route d'American summit. On the road to American summit.

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                                                           Rivière Forty Miles River.

 

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Forty Mile, Sebastien's cabin

 

P1010159 Le repos. The rest. Forty mile cabin.

 

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Fleuve Yukon River

 

P1010173                                                            Fleuve Yukon River

 

P1010177.JPG

 

Dawson check point. My team resting.

Mon équipe au repos.

 

EAGLE – DAWSON


Before I start, the trailbraker advise me that I could have some difficulties to cross two sloping   glaciers after American summit. They are growing and they finish in a ravine.

I am relieved to know that another racer is behind me. But, I cannot rely on it because he can scratch. The other racers are 24 hours in front of us. The dogs will lose their racing motivation and me too but it will be another challenge: To travel alone with my team in this vastness land.

When I leave Eagle, I don’t see any marker. I climb up but I am worry to not see any marker. I go back to the check point to ask if it is really the right way. Yes, they said. It is so obvious, American summit road is on the top.

The dogs are climbing well after their rest. We zigzag between sloping glaciers without falling down. Near the top, the vegetation including trees is scarce.  The wind has hard packed the trail with a nasty slope. My sled is heavy. I have to put all my weight on my left runner, otherwise I will fall down for a long descent. I reach the summit pass. It is during the night. The atmosphere is dark and sinister.

A few miles after the top, I reach the glaciers mentioned. I stop my team. First, I am taking a look. My god!  It so sloping, even alone, I am not able to walk and no way where we could go around. So, I take my ax and dig steps as wide as my sled all the way. It’s long but the safest way. I don’t fall down into the ravine... Not far, I arrive at the second glacier. It is wider, but less sloping. I try to cross by foot. It’s ok, I don’t fall down. The problem is my sled. It is too heavy. I empty it, then cross with the dogs and the sled empty, then I carry all my gear the other side and load again the sled. I have to tell that during all this time, some beautiful northern lights are dancing above us.

I am exhausted, but I must not stop here. I planned to go the forty mile bridge but the trail is hard. The snow is soft, a lot of up and down. Finally, I stop 30 km before the bridge. My 5 hours break.

Before the bridge, we arrive on an icy road. I see 2 houses and a truck pass me. A woman is walking along the road. Suddenly, I see 6 big dogs jumping on the road. They run on my team. The woman is yelling hysterically. I don’t know if she is afraid for their dogs or mine. Finally, the guy driving the truck charges at their dogs. It gives me time to go away.

When I am on the bridge, I see the trail on the river. I imagine that the trail is turning down with a very sharp curve. The best is to have a look first. I tie my sled to the parapet. It is worst that I thought. The curve is going down with a 180 degrees angle and there is no more snow. So I unfasten the tuglines. It’s easier.

Now, I am on the forty mile river!  I am happy that it is not cold today because it is about 15 degrees C less than 5 minutes ago and the humidity is very high. The atmosphere is strange. I have a lot of hallucinations, but suddenly, in the middle of nowhere, it is real. I see 2 big flags! It is the Canadian border! Wahouu, my dogs, we are at home!

 The river is meandering. It’s long. Sometimes, I have the feeling that we are going uphill and sometimes that we are going downhill. I am impressed by the vastness.

Finally, we arrive at Forty mile cabin. The dogs are happy. They eat a lot. It is good to be welcomed by Sebastien, the owner. He cooked a moose stew for me and lends me a bed. When I wake up, the dogs are playing...They are not so tired.

Now I know the trail and 8 dogs too, because we run the Percy de wolf last year. Pluton was not in the Percy team but she decides at this time to help Mr. X. She is welcomed because Mr X is working alone in lead since Slaven! The trail is nice. The overlows areas are frozen. It is a 80 km run, may be a little bit more with the detour near Moosehide.

I am very happy to arrive in Dawson with 13 dogs in good shape.

The camp for the dogs made by Gilles and the girlteam (Françoise, Sophie et Aurore) is great. As I arrive in the evening, with the 36 hours layover, I have 2 real nights...

Jean-Denis Britten, a musher living in Dawson, that already finished the Quest comes to help me for caring of the dogs, giving massage and feeding the dogs during my rest. He gives me a lot of good advises for the next stages and encourages me. I have a good moral but sometimes i am worried to be 24 hours behind the other and about King Salomon and the Black Hills. Some mushers said that it is the more difficult part of the race. Thank you very much, Jean-Denis!

When I will be in Stepping Stone, I will know the trail again and Mr. X too.

 

 

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Published by marcelle-fressineau
23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 21:28

CIRCLE –EAGLE

 

Le voilà le fleuve, le vrai, 260 km jusqu’à Eagle! Mais, pour moi, ce n’est pas monotone. Je ne m’ennuie pas une seconde! D’abord, le paysage est magnifique. Même sous un mètre de glace, on sent l’énergie du monstre. Parfois, la piste est douce et facile. D’autres fois, on déambule dans les fatras de plaques de glace pilée. (Jumbled ice). Les chiens adorent ça et accélèrent. Le traîneau est projeté d’une plaque à l’autre. J’essaie de garder l’équilibre.  Disons que ça réveille.

Je pars au lever du soleil et les couleurs sont splendides. C’est magique de vivre ces moments avec mes 14 chiens, j’admire ma petite chenille dans ces immensités.

 Les chiens ont pris un rythme plus lent. À part ça, tout se passe bien jusqu’à la cabane de Slaven. Les aurores boréales dansent dans le ciel. La lune est impressionnante. Elle se lève au dessus des cimes des sapins, immense et foncée. Au même moment, je passe sur une zone de glace vive, je vois en plus son reflet. La région de Slaven est vraiment belle. C’est d’ailleurs un parc national. Ce sont les rangers du parc qui sont bénévoles. Ils nous accueillent avec de la paille pour les chiens, de la bouffe pour nous, la bonne chaleur d’un poêle pour sécher nos affaires et des bons matelas. Je m’arrête quelques heures, mais je ne parviens pas à dormir.

Il me reste environ 160 km jusqu’à Eagle. Je pense faire un arrêt de 5 heures au milieu et arriver demain soir à Eagle. Pour la première moitié, les chiens traînent un peu et moi je suis très fatiguée. Je me mets à parler à mon sac de paille qui se ballote sur le traîneau. Je m’endors et j’ai de la peine à lutter contre le sommeil. Soudainement, je me réveille. Je suis couchée à côté des chiens avec un sac de booties dans les mains… Finalement, je fais mon arrêt de 5 heures avant la mi-parcours. Je réussis à dormir 2 heures allongée sur mon traîneau. Je me rends compte que j’ai oublié une partie de mes snacks. Heureusement, les miens, pas ceux des chiens! Je grignote tout le temps. Cela me donne l’impression que je peux mieux garder le contrôle sur ma fatigue! Au menu, des petites boulettes maison faites avec des canneberges sauvages et du beurre de noisette, du lard et du délicieux saumon fumé et pêché par mon amie Josée.

Quand je repars, je constate que mes jeunes chiens de tête, Apache et Baïkal ne veulent plus aller en avant. Mr. X n’aime pas être tout seul, alors, je fais souvent de la rotation et commence à réaliser que le reste du parcours va être difficile avec un seul bon leader. Il va falloir que je ménage Mr. X.

À environ 60 km de Eagle, Mr X traîne ainsi que tous les mâles de l’équipe. Je ne tarde pas à réaliser pourquoi. Mlle Bijou est en chaleur! C’est là que je perds beaucoup de temps et que je marche souvent à côté ou devant le traîneau.  Pendant que je galère, je pense abandonner en arrivant à Eagle.

Le fleuve est toujours aussi magnifique, j’ai à nouveau droit à une soirée d’aurores boréales et aussi un méchant petit blizzard qui projette mon traîneau hors de la piste.

Enfin, j’arrive à Eagle. Une personne me demande : « Vous abandonnez? » sur un ton à peine interrogatif. Je m’entends lui répondre : « Non! ». C’est vrai, physiquement, les chiens sont vraiment en forme. Si je peux déposer Bijou ici, le moral va remonter. Le vétérinaire m’autorise à  la déposer. Elle voyagera en avion jusqu’à Dawson.

J’aime beaucoup le point de contrôle de Eagle.  Je suis tranquille. Toute seule avec les bénévoles. Je dors 3 heures très bien et mange bien.

 

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CIRCLE – EAGLE.

 

I am on the Yukon River, the real river. 260 km to Eagle. But, it is not monotone. I am not bored. Not at all. It is so beautiful. Even under one meter of ice, we feel  the energy of the monster. Sometimes, the trail is sweet and easy, sometimes, we run around the jumbled ice. The dogs love it, they speed up. The sled is knocked against the jumbled ice. I try to keep the balance. At least, it keeps me awake. I watch the sunrise and the gorgeous colors.

It is magic to live these moments with my fourteen dogs. I admire my little centipede moving through this immensity.

My team moves slower, but everything is ok all the way to Slaven Cabin. The northern lights are dancing in the sky. The moon is spectacular, rising above the top of the trees. At this time, I am running on translucent glare ice with the moon reflect. This part is really beautiful. It is a National Park. The volunteers in Slaven cabin are the rangers. They welcome us with straw for the dogs, food for us. The stove is hot. I can dry my clothes and the bed is good but I don’t sleep.

The distance to Eagle is about 160 km. I think to take a five hour rest at about 80 km. I should arrive tomorrow evening at Eagle.

During this first half way, the dogs move slower and I am very, very tired. I realise that I speak with my straw bag that is on top of my sled. I feel so sleepy. I try to fight but suddenly, I wake up. I am lying down near the dogs with my booties bag in the hand. Finally, I make my 5 hours stop before the half way. I sleep two hours.

I realise that I forget some of my snacks in Circle. Fortunately, it is not the dogs’ snacks.

I like to nibble all the time. It gives me the feeling that it helps me to keep the control on my exhaustion. On the menu : pellets with nuts butter and cranberries, bacon and some delicious  smoked salmon fished and made by my friend Josée.

When I move again, I realise that my young leaders, Apache and Baïkal, are tired to lead. Mr. X does not like to lead alone. I change his partner very often. It will be very difficult for Mr X.  I should be careful and take care of him.

At about 60 km from Eagle, my males dogs quit. I have to walk often in front of the team. The reason is that Miss Bijou is in heat!  It is in this part, that I loose a lot of time. During this hard time, I think that I will scratch in Eagle.

The River is still beautiful. The evening is wonderful with northern lights, bright stars and the full moon.  I cross a strong blizzard where my sled is thrown outside the trail.

Finally, I arrive in Eagle. Somebody asks me : You scratch ?! I do not hesitate to answer : No!

The team is in good shape. I ask to the veterinary  staff if I can drop Bijou. They agree. Bijou will travel by plane to Dawson.

I like Eagle check point. It is my favorite. I am alone with the volunteers. It is very quiet. I eat a lot. I sleep well during 3 hours and the dogs take a good rest.

 

 

 

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Published by marcelle-fressineau
6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 12:28

CENTRAL – CIRCLE.

 

En 2002, je m’étais fait prendre par Birch Creek. Après avoir survécu à Eagle summit, je pensais cette étape facile et courte. J’avais vidé mon traîneau pour essayer de rattraper mon retard, ne prenant qu’un snack pour les chiens et une barre granola pour moi! D’abord, le kilométrage qui était indiqué sur les cartes de la Quest était faux. Il s’agit de 120 km et non de 80.La température était descendue en-dessous de moins 40 C. Le froid et l’humidité de la rivière avaient épuisé et déshydraté les chiens.

Cette fois, la Birch ne m’aura pas! J’ai 100 kg de bouffe dans mon traîneau. Je donne un snack toutes les heures. À mi-chemin, je fais 3 heures d’arrêt pour donner une soupe aux chiens. J’en profite pour me popoter un petit plat. Moi aussi, je mange et bois régulièrement pour éviter le mur, l’épuisement et les hallucinations.

  La journée est magnifique. Le soleil brille. La piste est excellente. Je sens que la Birch veut se faire pardonner. Elle se montre sous son meilleur jour. J’ai encore le plaisir d’assister à un lever de lune impressionnant agrémenté de splendides aurores boréales et d’étoiles filantes.

Je suis néanmoins contente d’arriver à Circle. Les chiens n’ont aucun problème pour le moment.

Mes handlers, Sophie, Françoise et Aurore, la girl team, m’attendent toujours avec le sourire.

J’effectue la routine des arrêts : Mettre la paille, enlever les booties, démarrer le réchaud pour fondre de la neige ou aller chercher de l’eau. Donner à manger aux chiens. Vérifier les bobos éventuels, masser les athlètes. Préparer le traîneau pour la prochaine étape. Manger et se reposer un moment.

L’accueil à Circle par les bénévoles est aussi très agréable. Les enfants ont fait des affiches de bienvenue pour chaque musher.

Maintenant, passons aux choses sérieuses. La prochaine étape, entièrement sur le Yukon, est de 260 km. Le traîneau est tellement chargé que je me demande où je pourrais mettre un chien en cas de blessure ou fatigue excessive. 

 

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Circle check point.

CENTRAL – CIRCLE

 

In 2002, I got caught by Birch Creek. As I survived Eagle summit, I thought that the next stage would be easy and short. I emptied my sled, keeping only one snack for the dogs and one granola bar for me. I hoped to reduce my delay. But it was not a good idea. First, the Yukon Quest map showed 80 km between Central and Circle and it is 120 km. Then, the temperature dropped to – 40 C . With the river humidity, it was a nightmare. And the dogs were dehydrated.

So, this time, I take a lot of food for the dogs and for me. I have 100 kg of food and I give a snack to the dogs every hour. Halfway, I take a 3 hours rest in order to give a soup to the dogs and I cook some food for me. Me too, I eat and drink regularly to avoid exhaustion and hallucinations.

It is a beautiful sunny day. The trail is very good. This time, I really enjoy the trip on Birch creek. The spirit of the river is in better mood with me. I have a great evening with a beautiful moon, northern lights and shooting stars.

Nevertheless, I am very happy to arrive in Circle. The dogs are still in good shape. My handlers, the girl team, Françoise, Sophie and Aurore are waiting for me with big smiles.

I make my check point routine : Put the straw, take out the booties, start the cooker, feed the dogs, check if a dog has a problem and give massage if needed. Then, I have to prepare the sled for the next stage, eat and take a rest.

The welcome in Circle by the volunteers is also very pleasant. The kids made welcome posters for each musher.

Now, the serious things are coming. Next stage, on the Yukon river, is 260 km. The sled is so heavy and so full that I am worry about where I will put an injured or tired dog.

 

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Birch Creek.

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Published by marcelle-fressineau
1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 21:19

MILE 101 - CENTRAL.

 

Les chiens sont en forme. Aucun soucis de ce côté là pour le moment. Par contre, j'ai très peur. Je me souviens de ma course de 2002 comme si c'était hier. D'abord, les oveflows et glacis. En 2002, j'avais dévalé en bas un glacis et mis plus d'une heure à remonter mon traîneau sur la piste. Là, je ne peux qu'admirer Mr X  bouche-bée. Il traverse ces zones avec brio, choisissant toujours le meilleur endroit en accélerant. Cela me facilite grandement la manoeuvre. Je m'arrête en pleine montée pour mettre les booties. Je ne les avais pas mises en sortant du point de contrôle sachant que nous allions traverser les overflows. Il n'y a plus d'arbre. Le vent souffle. La nuit tombe. L'ambiance est sinistre. Je sors mon sac de booties, le dépose dans la neige pendant que je chausse le premier chien. en moins de 2 secondes, je vois mon sac de booties dévaler la montagne propagé par le vent. Heureusement, j'en ai en réserve. 

En 2002, au sommet, j'avais réussi à prendre la fausse direction. Cette fois, c'est impossible, tellement c'est bien balisé.

Les plaques de gravier et de moraine sont toujours là. Il n'y a carrément aucune neige sur le sommet et les 100 premiers mètres de la descente. Mon traîneau s'envole de façon vertigineuse et je me fait éjecter pour finir par le laisser échapper dans l'endroit le plus raide. Décrire mon état d'âme du moment n,est pas facile disons que cela ressemblait à une grosse panique! Je suis sûre d'avoir plusieurs chiens assomés en bas de la descente! j'avance dans la nuit, 2 ou 3 minutes et j'aperçois des yeux! mes chiens! Ils sont arrêtés au milieu de cette impressionante descente! Comment est-ce possible? le traîneau s'est renversé et une ancre s'est plantée dans cette caillasse. Je me précipite vers mes compagnons. Ils sont indemnes! Oh! Merci Dieu des chiens de traîneau!  Cela me prend la hache pour sortir l'ancre de là. Mais, ma hache a disparu... Je l'avais placée d'accès facile car cela fait partie du matériel obligatoire et il faut la sortir dans chaque point de contrôle. Après quelques coups de pied, je réussis à dégager le grapin. Nous continuons notre descente vertifineuse. Ouf, il y a un peu plus de neige!  Finalement, nous arrivons vivants en bas. 

je dois avouer que le trajet entre le bas de Eagle summit et Central est la partie que j'aime le moins. D'abord, nous suivons un chemin dans une vallée, l'eau coule à flot du talus qui le longe. Cela forme d'énormes glacis, qu'il faut essayer de franchir sans se casser la figure. Encore une fois, merci Mr. X. Je traverse cette zone indemne. Plus loin, nous passons dans un dédale de lacs, rivières et marécages gelés. Cela tournicotte énormément. Ce n'est pas facile de diriger un attelage de 14 chiens là au travers. Parfois, je loupe la piste et dois faire demi-tour.

À l'arrivée à Central, sur une route gelée, Mr. X décide de passer tout droit! C'est un de ses points faibles. Il fuit le monde. Je fais demi-tour et les bénévoles m'aident à rentrer dans le point de contrôle. Là, le juge me dit que je ne peux pas continuer la course sans hache et que j'aurai une pénalité de 30 minutes.

 

Central, c’est sympa, le bistro et nous avons une cabane pour nous reposer.

Brian Wilmhurst retrouve ma hache, mais la perd une 2e fois. Un autre musher la ramasse plus loin…. Je la récupérerai à Circle. En attendant, la conjointe à Brian m’en prête une. Je peux continuer la course.

Après ma sieste, je me prépare à repartir. Les chiens sont toujours en forme. Moi, je dois chasser mes craintes car je garde un mauvais souvenir de l’étape suivante : La Birch creek où je suis restée en rade par moins 40 C sans bouffe pour les chiens, ni pour moi. Je charge donc mon traîneau de bouffe autant qu’il peut en contenir….

 

 

MILE 101 – CENTRAL

 

The dogs are in good shape. I don’t need to worry about it at this time. In another way, I am very afraid. I remember my 2002 race as it was yesterday. First, the overflows and glaciers. In 2002, I slided down a big glacier. It took me more than one hour to put up my sled on the trail.

 Now, I can only admire Mr. X, my leader. He goes through these areas with verve, choosing the best place to cross and giving a fast pace. It is easier for me. I stop uphill to put the booties because I didn’t put them when I left the check point, knowing that I have to cross the overflows. No more tree. The wind is blowing, the night is falling. The ambience is spooky. I take my bag of booties, put it in the snow. As I am putting booties on to the first dog, I see my bag of booties flying down the mountain, the wind driving it down. Fortunately, I have some spare.

In 2002, on the summit, I took a wrong way to descent. This time, it is impossible. The markers are so numerous. The gravel and moraine are still there and the first 100 meters of the descent has no snow at all.  

It is scary. My sled flies down. I put all my weight on the brake, but it is useless and I lose the control. Finally, at the steepest point, I lose the sled. To describe my feeling at this time is quite difficult. I am in panic, thinking that several of my dogs should be injured. I run down but not far I see the eyes of dogs, stopped in middle of the downhill. The snow hook has fallen down of the sled and was stuck in a gravel patch!  I rush to my dogs. They are all ok! Thank you God of sled dogs!

I need my ax to take out the snow hook but I don’t find it. I put it with an easy access because it is a mandatory gear and we must show it in every check point. My ax was thrown away in the descent. I kick a few times to release the snow hook and we continue the downhill. Fortunately, there is some snow. I am able to slow down the sled.

I should admit that the part between the end of the downhill of Eagle summit and Central is the part that I like the least of the race. First, we follow a road full of slippery glaciers for about 10 miles, then we are on river, ponds, lake. We are many times on glare ice and it is very difficult to slow down the 14 dog team in sharp curve. Sometimes, I miss the trail and I have to come back on it.

When I arrive in Central, Mr. X decides to bypass the check point. We are on a plowed road. I am not able to break. The volunteers come to help me. The marshal tells me that I have to find an ax to continue the race and that I will get a penalty of 30 minutes.

I like Central, the restaurant and the cabin for the mushers.

Brian Wilmhurst found my ax, but lost it again. Another musher found it again. In the meantime, Brian’s handler lends me one. I can continue.

After my nap, I am ready to go. Dogs are in good shape. Myself, I have to chase my fears because in 2002, I was stuck on Birch creek with a temperature lower than minus 40 C, without food for the dogs and for me.

I load my sled as much as I can with dog food.

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Published by marcelle-fressineau
1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 21:15

JOURNAL YUKON QUEST 2012

 

FAIRBANKS À TWO RIVERS.

 

Après toute cette préparation, j’ai hâte de partir. Le départ est un peu précipité car il manque un coureur. Pour cette première étape de 110 km, j’essaie de retenir un peu les chiens. Ils sont excités et voudraient dépasser tout le monde. Je suis plus relaxe que d’habitude et réussis à donner les snacks et la soupe selon mon plan. Cette première étape est la plus facile. La piste est excellente et le balisage aussi.    Il y a beaucoup de monde au bord de la piste pour nous encourager au départ et vers North Pole et Two Rivers. Le point de contrôle de Two Rivers est organisé par l’armée, tout fonctionne bien. J’essaie de me reposer 2 ou 3 heures mais n’y parviens pas. Je pense aux choses sérieuses qui m’attendent :  Des overflows, des glacis et Rosebud sommet.

 

 

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FAIRBANKS TO TWO RIVERS.

 

After all the preparation, I Can’t wait to leave. I have to hurry up because one racer is missing. For this 110 km stage, I try to refrain my team. They are excited  and they would pass every team. I am more relaxed than usual. I am able to give the snacks and soup as I planned. This first stage is the easiest one. The trail is excellent and the marking also. Many people come to see the mushers along the trail near Fairbanks, North Pole and two Rivers. Two Rivers check point is organized by the army. Everything is well running. I try to rest 2 or 3 hours but I can’t. I am thinking about waht is waiting : overflows, glaciers and Rosebud summit.

 

 

TWO RIVERS – MILE 101.

 

C’est environ la même distance, 110 km, avec beaucoup plus de denivelés. Les chiens vont bien et je repars avec  les 14. À la première rivière à traverser, c’est la première emmêlée et le premier bain de pied.  Un peu plus loin, je m’en prends un deuxième, alors que la première glace cède car je mets le pied à côté du traîneau. J’ai compris la leçon. Je ne le ferai plus. La piste n’est quand même pas si pire. C’est tellement bien balisé. Chaque difficulté est  signalée par deux balises en croix.  C’est un travail incroyable. Cela sera de même tout le long des 1600 km.  C’est vraiment beaucoup plus facile qu’en 2002. Rosebud est long et assez raide par endroit. Par contre les overflows avant le check point sont gelés. C’est parfois pire, car ce sont de vraies patinoires et souvent en pente. J’ai toujours peur qu’un chien se blesse car ils dérapent méchamment.  Au point de contrôle, après le soin des chiens, je rentre dans la cabane. Les mushers sont bien accueillis. Des bénévoles nous ont popoté de la soupe et du ragoût. Il y a même de la pizza.  Je vais me reposer et j’essaie de sécher mes bottes.  Ensuite, je parle avec un ouvreur de piste. Cela n’a rien pour me rassurer. D’abord à 10 km d’ici, il y a beaucoup d’eau sur une assez longue distance. Ensuite, c’est le fameux Eagle summit. La montée ne m’effraie pas trop,  mais la descente, je n’ose y penser.

 

 

TWO RIVERS-MILES 101

 

It is about the same milage, 110 km, but with more difference in altitude. The dogs run well and I leave with 14. First creek, first tangle and first feet bath. I take a second bath at the next  overflow where I put my foot in the water instead of staying on the runner of the sled. I learn the lesson and will not forget. The trail is not so bad and the marking is so good. Every difficulty is marked with 2 markers set like a cross. It is an incredible job, made all along the thousand miles. It is a lot easier than in 2002. Rosebud Mountain is long and steep in some places. I am lucky, the numerous overflows before the check point are frozen. Sometimes, it is worst, because very slippery. I am always afraid that a dog gets injured. At the check point, I take care of the dogs, then, I go in the cabin. Mushers are welcomed by volunteers. Good food like stew, soup and pizza are available. Then I take a rest and try to dry my boots.

Before leaving Mile 101, I speak with a trailbreaker about the next stage. Now, I am more worried. After 10 km, the overflows are long and deep, then it is the ascent of the famous Eagle summit.  I am not afraid of it, but I am really scared of the descent.


P1010112

 

 

À suivre. To bw continued.

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Published by marcelle-fressineau